Bon courage, Monsieur le Président

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Le verdict est sans appel, car c’est le suffrage universel qui a tranché. C’en est donc enfin fini de l’ère Sarkozy, celle qui faisait dire aux Français de la droite modérée et de la (vraie) bourgeoisie: „Il n’a jamais été des nôtres.“

Fini aussi „Merkozy“ qui ont induit l’Europe sur une fausse route et ont fait de la France un pays de seconde place croyant aveuglement que l’Allemagne était l’exemple. Cette Allemagne dont la plupart des „Länder“ sont endettés à l’extrême et incapables de rembourser leurs dettes. De sorte que les bons chiffres de dame Merkel et pris en compte par Bruxelles ne sont qu’un leurre.

Lorsque l’audit sera fait à Paris, le président Hollande s’apercevra qu’il faudra serrer les coudes tant l’héritage est exécrable. Mais le simple fait que depuis le soir du 6 mai 2012 on ait l’impression qu’une brise s’est engouffrée par une porte qui s’est ouverte, permet à la fois de respirer et d’espérer.

Celui dont on avait vanté les talents de „bête de campagne“ laissera le triste souvenir de sa quête aux voix du Front national. A ce stade, il est toujours difficile de comprendre comment Nicolas Sarkozy, qui est tout, sauf idiot, ait pu se fourvoyer à ce point pour suivre un gourou des ténèbres. Exit donc, avec lui, le sinistre Patrick Buisson.

Si la droite entre dans une phase de recomposition dont l’issue n’est pas évidente, car Copé ne fut pas en reste dans la drague avec Le Pen, la gauche devra se méfier à la fois de ses élans et de ses impatiences.

Trop d’exigences trop vite étrangleraient François Hollande avant même les législatives et hypothéqueraient son action dans la durée. On peut toutefois faire confiance au calme du nouveau locataire de l’Elysée et à sa capacité de ne pas se laisser influencer et à réagir par à-coups, spécialité de son prédécesseur.

En attendant la composition du premier gouvernement du second président socialiste de la Ve République, il faut espérer que François Hollande ne privilégiera pas à outrance les caciques du PS. Ce serait un bon signe que de voir arriver au pouvoir une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques et ils ne font du reste pas défaut.

La France change de visage, de personnalité; elle retrouve une dignité perdue ce dont l’étranger se rend peut-être davantage compte que les Français.

L’Europe enfin pourra renouer avec sa vocation initiale, celle d’une fédération d’Etats dans laquelle chaque pays compte, dans laquelle l’intérêt des citoyens sera au centre et dans laquelle la prospérité économique n’aura qu’un but:servir les peuples en permettant à une Union en décadence de redevenir une Communauté dont la voix pèse dans le monde.

Parions qu’hier soir (06.05.12), nul n’a versé de larme à la Maison Blanche ou au Kremlin. Pas plus qu’en Chine ou au Brésil.

Au Luxembourg pas vraiment non plus, à l’exception d’une partie des Français de l’étranger et de quelques diplomates.

Ainsi va le vote en démocratie!

Au président Hollande, l’homme que Sarkozy a traité de tous les noms, le diplômé de HEC Paris, de Sciences-Po, de l’ENA, nous souhaitons bonne chance. Et nous attendons de lui qu’il prenne en compte non seulement les grands, mais également les petits voisins (fidèles) de la France.

Cinq ans de mépris ont suffi au Luxembourg.