Red bridge project, acte IIDu point de vue mapuche

Red bridge project, acte II / Du point de vue mapuche
„Love to death“ Photo: Lemi Ponifasio

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C’est à une expérience unique qu’invite le Grand Théâtre aujourd’hui et demain avec le spectacle „Love to death“. C’est une cérémonie, comme son auteur, l’artiste samoan Lemi Ponifasio, préfère la qualifier, qui a pour point de départ le meurtre d’un leader mapuche par la police chilienne en 2018.

Quand Lemi Ponifasio fait le voyage en Europe, ce n’est pas pour proposer un spectacle soluble dans la programmation des lieux qui l’accueillent. Invité à prendre les rênes du Red Bridge Project, ce projet original fondé sur la pluridisciplinarité, confié tous les deux ans à un artiste international capable de présenter un travail aussi bien au Mudam, à la Philharmonie qu’au Grand Théâtre, l’artiste des Iles Samoa a commencé sa programmation de cinq spectacles par deux travaux réactualisés. Le premier, „Jerusalem“, présenté en octobre au début de l’actuel conflit au Proche-Orient, n’a laissé personne indifférent, à commencer par la vingtaine de personnes sorties bruyamment de la salle avant la fin pour marquer leur réprobation – ou leur incompréhension, c’est selon.

Cérémonial

C’est à une expérience unique qu’invite Lemi Ponifasio qui considère le spectacle comme un lieu d’échange entre lui et le public. Mais ce dernier doit faire ce pas, car Lemi Ponifasio veut rester fidèle à sa cosmogonie, à savoir une vision du monde héritée de la tradition de sa communauté. C’est depuis là qu’il entre en contact avec d’autres cultures et compose avec différentes formes d’art vivant, théâtre, opéra, danse, sans jamais vouloir se faire enfermer dans une de ces cases. C’est ainsi à une cérémonie repoussant les frontières de l’art qu’il convie, souvent émaillée d’éléments de rituels ancestraux. Dans „Jerusalem“, le haka maori était transporté dans le conflit du Proche-Orient. 

Dans „Love to death“, créée en 2019, c’est la cosmogonie mapuche qui se donne à ressentir. On assiste à une forme de cérémonie dédiée à la mort d’un jeune leader de la communauté, assassiné en 2018. Sur scène, la chanteuse mapuche Elisa Avendaño Curaqueo et la danseuse flamenco, Natalia García-Huidobro, unissent corps et voix dans une ambiance et un rythme qui promettent encore une fois de bousculer les habitudes. Lemi Ponifasio reviendra ensuite en juin avec deux nouvelles créations, à la Philharmonie et au Mudam.

Au Grand théâtre, aujourd’hui (suivi d’un artist talk) et demain. A 20 h.